2012/06/21

Appel à communications : Danse et musique : l’art de la rencontre (France, Lyon, 16-18 avril 2013)

Colloque international organisé par le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon.

Problématique

Jadis comprise dans la corporation « des joueurs d’instruments de musique », celle des ménétriers dont l’emblème comportait archets, violon et luth, la profession de maître à danser à été désignée au XVIIe siècle par le mot « violon » : un sens qui témoigne de leur formation et de l’esprit humaniste, en vertu duquel les Arts sont considérés par leurs points de rencontre, la cadence. Les noms des danses de bal qui désignent une danse et une musique soulignent leur interdépendance, alors que leur stylisation dans le cadre purement instrumental conduit au genre de la suite de danses. Au-delà de leurs capacités réciproques (Beauchamp, Lulli, etc.), les maîtres à danser – qui enseignaient et réglaient les danses théâtrales voire de bals parfois – et les compositeurs sont longtemps restés en étroite relation. L’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau et d’André Campra poursuit cette complicité et les ouvrages lyriques ultérieurs comportent souvent un ballet. Aux XIXe et XXe siècles, d’Arthur Saint-Léon lié à Léo Delibes (La Source, Coppélia), à George Balanchine indissociable d’Igor Stravinsky (Jeux de cartes, Orpheus, Agon), en passant par les Ballets russes de Diaghilev, les œuvres scéniques ont été marquées par une relation symbiotique et des binômes célèbres. Si, à l’instar de John Cage et de Merce Cunningham ou de Thom Willems et de William Forsythe, les duos et dialogues musiciens-chorégraphes se poursuivent, c’est par une relation sans inféodation.

Au crépuscule du XIXe siècle, l’émergence de la danse moderne a instauré un autre type de lien, ouvert des champs existants mais marginaux et développé de nouvelles perspectives, également déployées par d’autres formes chorégraphiques. Musique et danse ont multiplié les types de rencontres. En 1935, Serge Lifar a appliqué sa théorie d’une musique née de la danse, annoncée dans Le Manifeste du chorégraphe et traduction rythmique du mouvement. Plus tard, Merce Cunningham considère que danse et musique ont un seul point commun : la durée. L’éventail des relations entre danse et musique va de l’autonomie au concert d’une musique composée pour le ballet jusqu’à l’appropriation par la danse d’une musique non destinée à l’origine à être chorégraphiée.

Synchrone du cinématographe, la danse moderne de Loïe Fuller et de ses imitatrices a permis à ce nouvel art de manifester sa passion pour le mouvement, dès les premiers films Edison et Lumière. Au cours de l’entre deux-guerres, le cinéma hollywoodien s’est emparé de la comédie musicale pour un faire un genre cinématographique (Mark Sandrich, Vincente Minnelli, Stanley Donen, Gene Kelly, etc.) et cet âge d’or se poursuit bien après la Seconde Guerre mondiale, tant à Hollywood qu’à Bollywood, voire en France avec Jacques Demy. Les cinéastes s’intéressent également aux ouvrages lyriques (Wilhelm Pabst, Joseph Losey, Ingmar Bergman ou Peter Brook…). Hors de la comédie musicale et de l’opéra, danse et musique sont présents : nombre de réalisateurs insèrent des soirées, bals, fêtes dansées, party, dans des films qui ne sont dédiés ni à la danse ni à la musique (The Party de Blake Edwards, Conte d’été d’Eric Rohmer …). Depuis la vidéo-danse pionnière de Birgit Cullberg conçue pour la télévision, les cinéastes Elliot Caplan ou Thierry de Mey ont notamment hissé la chorégraphie filmée au rang d’œuvres à part entière, parallèlement à l’intégration, par des compositeurs, d’images projetées dans leurs œuvres scéniques

Le colloque qui se tiendra au CNSMD de Lyon les 16, 17 et 18 avril 2013 propose d’aborder la problématique de la rencontre artistique entre danse et musique, parfois sous le regard d’une caméra, en la déclinant sous plusieurs angles de réflexion. Les communications pourront être orientées selon les axes suivants :

1. Musiques composées pour le bal et le ballet
2. La danse dans l’ouvrage lyrique
3. La relation danse, geste, musique, dans la création contemporaine
4. Quand la danse s’empare de la musique
5. Autonomie de la musique et de la danse.

Langues du colloque : français – anglais

Propositions de communications :

Les propositions de communications comprendront les éléments suivants :

- Nom et prénom du conférencier ;
- Affiliation institutionnelle ;
- Biographie du conférencier (au maximum 700 caractères, espaces compris) ;
- Adresses postale et électronique, téléphone ;
- Titre de la communication ;
- Axe dans lequel la communication s’inscrit ;
- Résumé de 4000 caractères maximum, qui précise nécessairement la problématique, les objectifs, la méthodologie et le corpus de la communication ;
- Bibliographie et discographie sélective des sources utilisées, incluant les archives.

Date de dépôt des propositions de communications :

Les propositions seront soumises avant le 15 septembre 2010, en pièce jointe, au format WORD, à l’adresse mail suivante : colloque2013@cnsmd-lyon.fr

Avis de sélection :
Le comité scientifique informera les candidats de son choix avant le 1er novembre 2010.

Comité scientifique :

Martin Barnier - Université Lyon 2
Jean-Claude Ciappara – CNSMDL
Marc Desmet - Université Jean Monnet – Saint Etienne
Emmanuel Ducreux – CNSMDL / CNSMDP
Jean Geoffroy – CNSMDL
Dominique Hervieu – Biennale de Lyon
Gery Moutier – CNSMDL
Alain Poirier– CNSMDL
Florence Poudru – CNSMDL
Béatrice Ramaut-Chevassus – Université Jean Monnet – Saint Etienne
Pierre Saby – Université Lyon 2