2011/03/09

Deux nouvelles thèses sur la musique de films en France

1/ Cécile Carayol a soutenu sa thèse de musicologie en janvier 2011 (Université Rennes 2) :

Un langage musical spécifique au cinéma : du modèle américain à l'émergence d'une nouvelle forme de symphonisme dans le cinéma français contemporain

L'existence d'un langage musical spécifique au cinéma est mise en perspective par l'étude de deux formes de symphonismes - la réhabilitation du modèle américain et le "symphonisme intimiste" - dans les longs métrages français contemporains depuis la fin des années 1990. L'analyse de la musique composée pour Angel et Huit femmes montre un retour à la tradition des mélodrames américains des années 1930, 1940 et 1950. A travers les dimensions - épique, lyrique et fantastique - présentes dans des films comme Les Rivières pourpres, Nid de guêpes, Joyeux Noël ou Jeux d'enfants, on constate aussi une assimilation des codes musicaux du néo-hollywoodisme. Par ailleurs, l'émergence d'une nouvelle forme de symphonisme observée dans des partitions comme Swimming Pool, Sous le Sable, Sur mes lèvres, De battre mon cœur s'est arrêté, Confidences trop intimes ou Hell s'exprime par une orchestration symphonique qui privilégie la "transparence" des timbres, un lyrisme contenu et développe une empathie émotionnelle avec l'action tout en se détachant d'un synchronisme descriptif. L'appropriation de caractéristiques issues du minimalisme et de l'impressionnisme renforcent la concision et l'épure de ce symphonisme. Cette approche musicologique permet d'apporter un éclairage sur la manière dont la musique symphonique originale se dessine en ce début du vingt et unième siècle et comment, au regard de ce qui préexiste dans l'histoire de la musique du cinéma français, elle se singularise.

Membres du jury : Gilles Mouëllic (Directeur de thèse, Université Rennes 2), Michel Chion (Paris III), Pierre Berthomieu (Paris VII), Jean-Jacques Velly (Paris IV), Hervé Lacombe (Rennes 2).

Contact : cecile.carayol@gmail.com


2/ Séverine Abhervé a soutenu sa thèse en études cinématographiques en février 2011 (Université Paris 1) :

Compositeur de musiques de films dans l’industrie cinématographique française. Définition, caractérisation et enjeux d'un métier en mutation

Cette thèse étudie le métier de compositeur de musiques de films au sein de l'industrie cinématographique française, selon une approche transversale et complémentaire (législation, sociologie du travail, psychologie sociale, économie).
La première partie dresse un état des lieux de la profession et caractérise son statut de coauteur du film (loi 1957). Elle définit les rapports entre le compositeur et l’équipe du film afin de comprendre sa place dans l’industrie cinématographique, et tout particulièrement sa relation avec le réalisateur.
La seconde partie présente les résultats d'une enquête réalisée auprès de 109 compositeurs travaillant pour le long-métrage français. Elle permet de définir et de caractériser le métier selon leur opinion. La vitalité de cette activité professionnelle est également mesurée autour de trois dates clefs (1985, 1995 et 2008) afin d’appréhender l’avenir de la profession dans l’industrie cinématographique française. La période analysée, 2000-2008, vise à mesurer la mutation que traverse le métier. Sa représentation est enfin esquissée du point de vue des cinéastes français, de l’industrie cinématographique et des compositeurs eux-mêmes.
La troisième et dernière partie aborde l'aspect économique de la profession, ainsi que la politique de soutien au métier de la part des institutions (CNC et SACEM), puis les enjeux d'une formation apprenant au couple réalisateur-compositeur à travailler de concert.

Membres du jury : Daniel SERCEAU (Directeur de thèse, Université Paris I), Frédéric GIMELLO-MESPLOMB (Directeur de thèse, Université Paul Verlaine, Metz), Laurent CRETON (Paris III), Fabrice MONTEBELLO (Metz), Jaume RADIGALES, (Université Ramon Llull, Barcelone - Espagne), Frédéric SOJCHER (Paris I).

Contact : severine.abherve@gmail.com