Journée d'étude :
Mardi 18 décembre, 9h-18h
Université Lyon 2, Amphi Benvéniste, 7 rue Raulin, Lyon 7eme
Projection (en présence du compositeur C. Héral) :
Mardi 18 décembre, 18h30
Amphi Benvéniste
Master-Class de C. Héral :
Mercredi 19 décembre, 9h-17h
Salle d'orchestre B102, 1er étage.
Comité scientifique
Martin BARNIER (PR, Etudes
cinématographiques, Passages XX-XXI, Université Lyon 2)
Muriel JOUBERT (PRAG musicologue,
Passages XX-XXI, Université Lyon 2)
Bertrand MERLIER (MCF HDR et
compositeur, musique à l’image, Passages XX-XXI, Univ. Lyon 2)
Philippe ROGER (MCF, Etudes
cinématographiques, Passages XX-XXI, Univ. Lyon 2)
Barbara TILLMANN (CNRS, UCBL, neuropsychologie
de la musique, Univ. Lyon 1)
Organisateurs
Muriel Joubert
PRAG (professeur agrégé) au département de Musicologie de Lyon
2 et chercheur associé à l’E.A. Passages XX-XXI, Muriel Joubert est également
auteur d’une thèse intitulée « Matière, espace, temps : la musique de
Debussy à la rencontre des arts et des lettres ». Après une réflexion
esthétique initiale sur la période artistique de Debussy, elle a élargi son
champ d’investigation à l’ensemble de la musique du XXe siècle, par des
participations à différents colloques internationaux et par des publications
d’analyse ou d’esthétique comparée sur les musiques de Berg, Dutilleux, Ligeti
et Saariaho, ou encore sur des musiques de film. Dans une démarche qui
entrelace l’analyse, la dimension perceptive, la psycho-acoustique et des
correspondances esthétiques, Muriel Joubert mène actuellement un travail plus
général sur la notion de profondeur en musique.
Bertrand Merlier
Maître de conférence en informatique musicale au département de
Musicologie de Lyon 2 et chercheur à l’E.A. Passages XX-XXI, compositeur.
Coordonne et dispense les enseignements liés à la création musicale par informatique, la musique électroacoustique, le multimédia, les techniques de studio...
Co-directeur du Master professionnel MAAAV (Musiques Appliquées aux Arts Visuels) : www.maaav.fr
Co-fondateur du GETEME (Groupe d'ÉTudes sur l'Espace en Musiques Électroacoustiques)
Coordonne et dispense les enseignements liés à la création musicale par informatique, la musique électroacoustique, le multimédia, les techniques de studio...
Co-directeur du Master professionnel MAAAV (Musiques Appliquées aux Arts Visuels) : www.maaav.fr
Co-fondateur du GETEME (Groupe d'ÉTudes sur l'Espace en Musiques Électroacoustiques)
Thèmes de recherche :
• interfaces gestuelles en musique électroacoustique,
• spatialisation de la musique électroacoustique. En 2006, il a publié le Vocabulaire de l'espace en musiques électroacoustiques aux éditions Delatour France.
• interfaces gestuelles en musique électroacoustique,
• spatialisation de la musique électroacoustique. En 2006, il a publié le Vocabulaire de l'espace en musiques électroacoustiques aux éditions Delatour France.
Journée d’étude du mardi 18 décembre
Programme de la journée
9h-9h30 : Accueil
9h30-10h : Denis
Le Touzé (Université Lumière Lyon 2), Fonctions
formelles et émotionnelles des extraits musicaux dans le film Shining de Stanley Kubrick
10h00-10h30 : Philippe
Roger (Université Lumière Lyon 2), Le
déplacement des émotions : « Terre sans pain », son modèle et ses suites
10h30-11h : Pause
11h-11h30 : Florine
Andrieux (CRIA, EHESS Paris), Les
émotions dans les stratégies de production de la musique publicitaire
11h30-12h00 : Rebecca
Margolin (Université Paris 7 Denis Diderot), Les émotions et leur ombre radiophonique
Repas
14h-15h30 : Conférence
de Michel Imberty (professeur émérite de l’Université Paris – Ouest – Nanterre
– La Défense), Les origines des émotions
musicales : le point de vue de la psychologie et de la neurobiologie
15h30-16h00 : Carlos
Henrique Silveira (Université Lumière Lyon 2 et Université Lyon 1), Musique de film, attentes et émotion
16h00-16h30 : Pause
16h30-17h : Coralie
Vincent (CNRS / Université Paris 8), Voix
chantée et émotion dans le cinéma de James Cameron : une étude empirique
17h00-17h30 : Gérard Dastugue (Institut Catholique
de Toulouse), La musique de films est-elle (un discours) univoque ?
Amphi Benvéniste, 7 rue Raulin, LYON 7e 9h00 à
18h00
|
Projection d'un long-métrage de film d'animation
présenté par le
compositeur Christophe Héral.
Amphi Benvéniste, 7 rue Raulin, LYON 7e 18h30 à
20h00
|
Masterclass du mercredi 19 décembre ouvert au public
en présence de
Christophe Héral, compositeur
Programme de la journée
9h-10h30 : Conférence-discussion
autour de la composition de musiques de Jeux vidéos
10h30-10h45 : Pause
10h45-12h15 : Échanges autour de travaux d’étudiants
Repas
14h30-16h : Conférence-discussion autour du film
16-17h00 : Échanges autour de travaux d’étudiants (suite)
16-17h00 : Échanges autour de travaux d’étudiants (suite)
Salle B102, 1er étage, 18 quai
Claude Bernard, LYON 7e 9h00
à 17h00
|
Christophe Héral
De Pépère & Mémère (Vitali) à l'Ondée
(Coquart-Dassault) en passant par Petite Jeune Fille dans Paris (Flowerday) , I love you my cerise (Carmona), Picore (Bertin) et La Queue de la souris (Renner), le court métrage d’animation jalonne le parcours musical de
Christophe Héral.
Il a composé la musique de Beyond Good & Evil, un jeu video de Michel Ancel, ainsi que celle de deux longs métrages d'animation français, L'Île de Blackmor (Jean François Laguionie) et Kerity, la maison des contes (Dominique Monfery).
Dernièrement après le court métrage de Anne Larricq, La douce (grand prix et prix de la meilleure musique au dernier festival du cinéma d’animation Français), Christophe Héral a composé la musique de Tintin et le Secret de la Licorne et Rayman Origin’s, deux jeux vidéo sortis en 2011, et vient de terminer Au Poil, un court métrage de Hélène Friren.
Il travaille actuellement sur Rayman Legend ainsi que sur le projet musical de la Contrebasse voyageuse qui réunit 6 orchestres et chœurs d’enfant en Méditerranée (Montpellier, Palma, Tunis, Thessalonique, Beyrouth, et Le Caire).
Il a composé la musique de Beyond Good & Evil, un jeu video de Michel Ancel, ainsi que celle de deux longs métrages d'animation français, L'Île de Blackmor (Jean François Laguionie) et Kerity, la maison des contes (Dominique Monfery).
Dernièrement après le court métrage de Anne Larricq, La douce (grand prix et prix de la meilleure musique au dernier festival du cinéma d’animation Français), Christophe Héral a composé la musique de Tintin et le Secret de la Licorne et Rayman Origin’s, deux jeux vidéo sortis en 2011, et vient de terminer Au Poil, un court métrage de Hélène Friren.
Il travaille actuellement sur Rayman Legend ainsi que sur le projet musical de la Contrebasse voyageuse qui réunit 6 orchestres et chœurs d’enfant en Méditerranée (Montpellier, Palma, Tunis, Thessalonique, Beyrouth, et Le Caire).
Journée d’étude du mardi 18 décembre
Résumé des interventions et mini CV
9h30-10h : Denis
Le Touzé (Université Lumière Lyon 2), Fonctions
formelles et émotionnelles des extraits musicaux dans le film Shining de Stanley Kubrick
Dans le film Shining de
Stanley Kubrick, la famille Torrance est confinée pour l’hiver dans un hôtel de
montagne très isolé. Le père, Jack, semble voué à s’enfoncer dans une folie qui
pourrait le conduire au meurtre de son fils Danny et de sa femme Wendy. La part
d'incertitude réside alors dans le jeu des forces qui opposent les trois
personnages.
Dans ce contexte il convient au musicologue de savoir comment les
extraits musicaux de Bartók, Ligeti et
Penderecki, choisis par le cinéaste, contribuent à renforcer l'angoisse d'un
spectateur en empathie avec les personnages, ou lui donnent au contraire les
moyens d'une distanciation émotionnelle. Au-delà d'une musique qui semble
uniformément vouée à générer un climat d'angoisse, on verra également, par une
analyse détaillée des langages musicaux, comment la musique de Bartók, plus
mélodique, se différencie, dans son contenu comme dans sa fonction au sein du
film, des musiques de texture de Ligeti et de Penderecki.
Denis Le Touzé enseigne en tant que Maître de Conférences à
l’Université Lumière-Lyon 2, et dirige des travaux dans les domaines de
l’écriture et de l’analyse musicale. Il poursuit des recherches en analyse
musicale (techniques d’analyse de la musique tonale et atonale, sémiologie de
la musique). Il a communiqué sur Hyacinthe Jadin, Mozart, Schubert, Witkowski,
Debussy, Webern, Ligeti, Janáček,
ainsi que sur certaines questions données au Capes et à l’Agrégation de musique
(« bruit et musique », « musique et révolution »). Il est
membre de l’équipe de recherche de l’Université de Tours sur « musique et
transversalité ».
10h00-10h30 : Philippe
Roger (Université Lumière Lyon 2), Le
déplacement des émotions : « Terre sans pain », son modèle et ses suites
Dans son unique réalisation documentaire — tournée en 1933 et
achevée en 1936 : Terre sans pain,
— Luis Buñuel
propose un dispositif audiovisuel inédit, hautement paradoxal, qui entend
remettre en cause les habitudes du public de cinéma, tout particulièrement dans
son rapport à la musique de film : le cinéaste parvient en effet à
utiliser une musique (en l’occurrence la Quatrième
symphonie de Johannes Brahms) pour ce qui apparaît un double but : susciter et détruire l’émotion. Plus précisément, susciter une certaine
émotion, et l’annuler au profit d’un autre type d’émotion. Il y a là un cas
assez exceptionnel, dans l’histoire du cinéma, de réflexion rigoureuse sur les
pouvoirs affectifs détenus par la forme musicale, et les moyens mobilisables
pour contrer cette émotion dans un but déterminé. L’intervention cherche à
expliciter ce paradoxe et à en mesurer les effets sur les œuvres d’autres
cinéastes marqués par le dispositif bunuelien.
Maître de conférences en études cinématographiques à
l’Université Lumière Lyon 2, Philippe Roger est l’auteur d'ouvrages consacrés à
des films de Max Ophuls (Lettre d’une inconnue),
Jean Grémillon (Remorques), Edmond T.
Gréville, Gérard Blain et Jean-Claude Guiguet (il a édité les écrits de ce
cinéaste (Lueur secrète) en 1992 et
publié en 1999 une étude sur son dernier long métrage, les Passagers). Il a également signé un ouvrage d’ensemble sur
la façon dont la ville de Lyon a été filmée. Critique aux Études, où il tient une chronique régulière,
et à Jeune cinéma, Philippe Roger réalise
des films documentaires (dont le long métrage,
le Récital de Besançon, consacré au pianiste Dinu Lipatti) et a
coordonné avec Michel Serceau le numéro de CinémAction
consacré aux Archives du cinéma et de la télévision.
10h30-11h : Pause
11h-11h30 : Florine
Andrieux (CRIA, EHESS Paris), Les
émotions dans les stratégies de production de la musique publicitaire
Dans la thèse que je prépare sur l’élaboration de la musique
publicitaire, j’adopte le point de vue de ses producteurs c'est-à-dire le
compositeur, le réalisateur mais aussi les responsables des sociétés de
production audiovisuelle, des labels musicaux, des agences musicales et des
agences de publicité.
Lors de la journée d’étude, je souhaite montrer comment les choix
stratégiques, musicaux et non musicaux, réalisés par ces différents acteurs au
cours des étapes de l’élaboration musicale, influent sur le résultat sonore et
sur les émotions ressenties. Nous verrons ainsi que la musique est choisie ou
composée en fonction de son adéquation à la marque et de ses effets attendus
chez le public ciblé qui sont, entre autres, de nature émotionnelle.
En effet, dès la phase de réflexion musicale, les acteurs
utilisent des mots-clés décrivant des émotions et des états suscités par la
musique pour concevoir des outils facilitant le travail collectif, que je me
proposerai d’analyser. J’étudierai ensuite dans quelle mesure les méthodes de
travail développées par les agences de publicité, à l’aide desquelles elles
conçoivent la stratégie publicitaire des marques, mènent à un résultat sonore
différent. Je présenterai, dans un troisième temps, les différentes stratégies
des réalisateurs et des responsables d’agences musicales dans leur choix soit
d’utiliser une musique préexistante, soit de faire composer une musique
originale. Pour cela, je distinguerai quatre fonctions musicales répondant à
des objectifs publicitaires distincts. Enfin, je montrerai que les
différents modes de synchronisation des canaux visuel et sonore sont autant
susceptibles de susciter des émotions que la musique elle-même.
Après avoir obtenu une maîtrise en commerce et en communication
et un master en musique, Florine Andrieux est actuellement doctorante
contractuelle en musicologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
de Paris. Depuis 2010, elle travaille sous la direction de Laure Schnapper sur
l’élaboration de la musique publicitaire.
11h30-12h00 : Rebecca
Margolin (Université Paris 7 Denis Diderot), Les émotions et leur ombre radiophonique
Objet de théâtre pour l’œil et pour l’oreille, Farben (2006) dramatique radiophonique
contemporaine de Mathieu Bertholet consacrée à l’ascension du chimiste allemand
d’origine juive Fritz Haber, favorise, par sa mise en ondes, la traduction de
l’émotion, du son vers la sensation et l’image mentale.
Trois fonctions de la musique s’y retrouvent : la fonction
de setting, qui confère à la fiction
un cadre référentiel (airs classiques de compositeurs signifiants au regard du
contexte historique comme Mahler et Wagner) ; la fonction
structurelle (grâce aux leitmotive de musique électro-acoustique le plus
souvent) qui donne un sens à la construction dramatique ; enfin, la
fonction de mimesis ou d’évocation
des affects et souvenirs par la musique, les bruitages et le silence.
Ainsi les émotions sont-elles traduites par une esthétique de
l’amplification de l’affect par identification, mais aussi par superposition et
entrelacs sonores qui jouent du contraste avec une sensation attendue. La transposition
radiophonique constitue dès lors une herméneutique plus subtile, qui travaille
sur les ressentis et les images.
Après avoir suivi un cursus littéraire en classes
préparatoires, Rebecca Margolin a
poursuivi ses études à l’ENS de Lyon. Elle allie ses deux passions, la littérature
et la musique, dans ses mémoires de recherche. En 2008, elle obtient avec
mention très bien un Master 1 de littérature comparée (Les Écrits d’Erik Satie,
une musécriture), sous la direction d’Éric Dayre, à l’ENS LSH. Elle participe
alors également aux rencontres Sainte Cécile d’Aix-en-Provence et contribue à
l’ouvrage Musique et littérature sous la direction d’Aude Locatelli.
Elle est reçue au CAPES de Lettres Modernes en 2009, et est admissible à l’agrégation de Lettres Modernes en 2010. Enseignante en lycée, elle réalise en 2012 un Master 2 de littérature comparée sous la direction de Martin Kaltenecker, à l’université Paris VII-Denis Diderot, sur le sujet suivant : Avatars radiophoniques et scéniques de deux écritures théâtrales contemporaines : Noëlle Renaude et Mathieu Bertholet. Elle obtient la mention très bien. En parallèle, elle travaille dans le milieu de l’édition.
Elle est reçue au CAPES de Lettres Modernes en 2009, et est admissible à l’agrégation de Lettres Modernes en 2010. Enseignante en lycée, elle réalise en 2012 un Master 2 de littérature comparée sous la direction de Martin Kaltenecker, à l’université Paris VII-Denis Diderot, sur le sujet suivant : Avatars radiophoniques et scéniques de deux écritures théâtrales contemporaines : Noëlle Renaude et Mathieu Bertholet. Elle obtient la mention très bien. En parallèle, elle travaille dans le milieu de l’édition.
14h-15h30 : Conférence
de Michel Imberty (professeur émérite de l’Université Paris – Ouest – Nanterre
– La Défense), Les origines des émotions
musicales : le point de vue de la psychologie et de la neurobiologie
Les origines des émotions
en musique peuvent être recherchées dans au moins deux directions. Dune part,
la psychologie des débuts de la vie a acquis un grand nombre de connaissances
sur la façon dont les bébés échangent et communiquent leurs émotions avec leur
entourage, notamment par la voix, bien avant le langage. D’autre part, les
découvertes des dix dernières années dans le domaine du fonctionnement cérébral
montrent combien la compréhension des émotions est une fonction essentielle de
la cognition et de la vie sociale. Les images, les mouvements, les gestes de la
vie quotidienne qui naissent de cette activité du cerveau sont d’abord
organisés par les émotions et leur dynamique temporelle qui lie passé, présent
et devenir, de sorte que ce n’est donc pas un hasard, si, dans le monde, tant
de gens regardent des images cinématographiques, écoutent de la musique ou
assistent à des représentations théâtrales. La double nature émotionnelle et
narrative de l’activité cérébrale les y convie.
Professeur Émérite de
Psychologie à l'Université de Paris Ouest – Nanterre - La Défense dont il est
Président Honoraire, et créateur du Groupe de Recherche Psychomuse, Michel Imberty a une triple formation,
philosophique, musicologique et psychologique. Professeur invité dans de
nombreuses universités étrangères, en particulier à Bologne, Rome, ses
recherches se situent aux frontières de ces trois champs disciplinaires. Michel
Imberty est l’auteur de plus de 180 publications dont on peut retenir surtout
les ouvrages sur le développement musical de l’enfant, le temps musical, les
articles sur la musique et l’inconscient, sur Debussy, Mahler, Wagner, Berg,
Berio, Boulez, la musique spectrale, et les recherches sur la cognition
musicale, principalement dans le cas de la musique atonale.
15h30-16h00 : Carlos
Henrique Silveira (Université Lumière Lyon 2 et Université Lyon 1), Musique de film, attentes et émotion
Les études sur les émotions évoquées par la musique de film
traitent surtout de la perception esthétique d’une certaine émotion perçue
comme étant celle émanée de la musique (ou de la scène). Le spectateur reçoit
une information musicale, et il évalue la situation comme étant triste par exemple.
Même si l’évaluation cognitive est un sous-composant important d’une réponse
émotionnelle, elle ne renseigne pas vraiment sur le sentiment du spectateur. La
perception d'une émotion contraste avec l'induction de celle-ci.
La musique et le film évoquent des émotions à travers des
mécanismes perceptifs et cognitifs qui ne sont pas uniques à eux-mêmes. Un des
mécanismes cognitifs plus généraux, et qui dans la plupart du temps est
pré-attentif et préconscient, est le phénomène des attentes. Nous allons voir
dans notre communication comment les attentes musicales et audiovisuelles
peuvent participer à la perception et à l’induction des émotions dans
l’expérience cinématographique.
Carlos Henrique Silveira a fait ses études de musique, au
Brésil, à l’Université Fédérale d’Uberlândia. En 2008 il a intégré la promotion
2008/2009 du master pro Musiques Appliquées Aux Arts Visuels, à Lyon-2. Dans le
même établissement, il continue en 2009 ses études sur la musique de film,
cette fois-ci avec une approche plus analytique. Actuellement, il est
doctorant, en troisième année de thèse, en études cinématographiques à
l'Université Lumière Lyon-2 & Lyon Neuroscience
Research Center (Univ. Lyon 1). Il développe une recherche sur l’effet
de la musique de film sur le spectateur, sous la direction de Martin Barnier
(Univ Lyon 2) et Barbara Tillmann (Lyon
Neuroscience Research Center, CNRS UMR5292; INSERM, U1028; Univ
Lyon 1). Depuis 2010, il présente son travail sur la musique de film lors
de conférences, notamment : « Le rôle de la
musique de film : l'analyse des attentes du spectateur » (journées
JJCAAS à l’IRCAM, Paris, 2010) ; « The Revenge of Frankenstein, 1958,
musical and sound analysis » (co-écrit avec Martin Barnier pour NECS,
Londres, 2011) ; « La place de la technologie dans l'analyse de la
musique de film » (The Impact of Technological Innovations on the
Historiography and theory of Cinema, Montréal, 2011) ; « Archives sur
l’internet et l’étude de la musique de film » (AFECCAV, Paris, 2012),
entre autres. Il est aussi compositeur de musique de film, danse et théâtre.
16h00-16h30 : Pause
16h30-17h : Coralie
Vincent (CNRS / Université Paris 8), Voix
chantée et émotion dans le cinéma de James Cameron : une étude empirique
Le système empathique
induirait la réponse émotionnelle portée par des séquences musicales
(Molnar-Szakacs et Overy, 2006). Nous faisons donc l’hypothèse que la voix
chantée (vocalises sans paroles) agit comme un excellent catalyseur sonore
d’émotions - peut-être même “le meilleur”...
Le cinéma, dont l’un des
buts ultimes est la création d’une réponse empathique (Gaut, 2010), est ici
notre objet d’étude. Nous nous proposons d’analyser la bande-son des huit films
non-documentaires du réalisateur américain James Cameron dont l’œuvre de
fiction, à la fois spectaculaire et très populaire, a valeur d’exemple. L’une
des clefs de ses films archétypaux, dont beaucoup se sont inspirés, est en
effet précisément leur impact émotionnel sur le public. Nous établirons alors
une typologie des séquences mettant en jeu la voix chantée pour tenter de
répondre à notre question.
Coralie Vincent entre au
CNRS en 2003, après l’obtention du diplôme de musicien- ingénieur du son
délivré par le CNSMDP. Elle occupe actuellement le poste d’ingénieure en
techniques expérimentales au sein du Laboratoire "Structures Formelles du
Langage" (CNRS / Université Paris 8), où elle conçoit des expériences
impliquant oculométrie, capture de mouvement, acquisition de données
multimodales et corpus audiovisuels.
Ses propres recherches portent sur les modifications appliquées à la voix (chantée, mais aussi parlée), que ces modifications soient d’origine "physiologique" (technique d’articulation d’un chanteur, reconstruction du larynx...) ou "technologique" (ingénierie sonore, synthèse vocale...). Elle s’intéresse en particulier à l’étendue du potentiel créateur de la voix au cinéma, ainsi que dans les musiques populaire et savante depuis l’avènement de l’enregistrement sonore.
Ses propres recherches portent sur les modifications appliquées à la voix (chantée, mais aussi parlée), que ces modifications soient d’origine "physiologique" (technique d’articulation d’un chanteur, reconstruction du larynx...) ou "technologique" (ingénierie sonore, synthèse vocale...). Elle s’intéresse en particulier à l’étendue du potentiel créateur de la voix au cinéma, ainsi que dans les musiques populaire et savante depuis l’avènement de l’enregistrement sonore.
17h00-17h30 : Gérard Dastugue (Institut Catholique
de Toulouse), La musique de films est-elle (un discours) univoque ?
Dans le cinéma des origines, la volonté de standardisation des
projections a eu recours à l’élaboration de cue
sheets qui permettaient de vectoriser et normaliser l’émotion du public à
travers les différents territoires. Les processus et thématiques de conversion
musicale de David Wark Griffith ont ensuite légitimé la composition d’une bande
originale autour d’œuvres du répertoire afin d’influencer les spectateurs dans
leur perception du récit.
Empruntant au mélodrame, la musique de film non seulement
accompagne esthétiquement l’action mais elle induit narrativement un
sous-texte, véritable développement discursif parallèle. L’exemple de Psycho d’Hitchcock est révélateur :
si le visuel découvre le visage véritable du tueur dans l’ultime plan, la
partition de Bernard Herrmann le révèle jusqu’à le pointer du doigt dès
l’assassinat de Marion Crane commis.
Bien au-delà de l’émotion qu’elle fait naître chez le spectateur,
la musique d’un film sollicite les capacités cognitives de ce dernier,
« sujet tout-percevant » pour reprendre les termes de Christian Metz.
La projection objective semble résulter en une perception subjective pourtant
orientée.
Cette communication posera la question de l’émotion véhiculée par
une pièce musicale et sa capacité à nuancer/bouleverser/convertir une séquence,
faisant de ce contrat audio-visuel un nouveau discours que l’image seule ne
peut suppléer. Une expérience de Kulechov musical sera également présentée
visant à montrer la subjectivité apportée par des musiques à une scène ainsi
que le parti-pris du compositeur.
Gérard Dastugue est maître de conférences à la Faculté Libre
des Lettres et des Sciences Humaines (Institut Catholique de Toulouse) où ses
travaux portent essentiellement sur l’analyse filmique et la réception de la
musique de films, ainsi que sur le cinéma d’animation et de l’enfance et le
marketing jeunesse.
Rédacteur et éditeur délégué du webzine Traxzone.com (1999-2009) pour lequel il a rencontré de nombreux compositeurs, cinéastes et techniciens, il intervient également auprès de labels musicaux (Lympia Records, Music Box Records) et signe les notes internes de nombreuses éditions discographiques de musiques de films.
En septembre 2011, il lance l’équipe de recherche C.E.S. (Cinéma Esthétique Sémiologie). En 2012, il fonde ACE Productions, association de promotion et production d’événements artistiques et culturels et devient directeur artistique de nombreux projets. Il compose également pour le court-métrage et la scène.
Rédacteur et éditeur délégué du webzine Traxzone.com (1999-2009) pour lequel il a rencontré de nombreux compositeurs, cinéastes et techniciens, il intervient également auprès de labels musicaux (Lympia Records, Music Box Records) et signe les notes internes de nombreuses éditions discographiques de musiques de films.
En septembre 2011, il lance l’équipe de recherche C.E.S. (Cinéma Esthétique Sémiologie). En 2012, il fonde ACE Productions, association de promotion et production d’événements artistiques et culturels et devient directeur artistique de nombreux projets. Il compose également pour le court-métrage et la scène.